Skikda le 02 janvier 2013
A Monsieur le conservateur des forêts de la wilaya de Skikda
Réf : P/01L2013
Objet : Stop à la déforestation de la zone humide Guerbes-Senhadja
Monsieur le conservateur des forêts,
Les forêts, sont des formations végétales indispensables à la vie sur Terre. De plus, la forêt de GHERBEZ SANHADJA abrite de nombreux "points chauds" de biodiversité et joue un rôle prépondérant dans la fixation du CO2 que nous émettons massivement par nos activités quotidiennes et qui perturbe dangereusement notre climat (d’ailleurs, 40% du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts).
Indépendamment des aspects techniques de la forêt et du changement climatique, et sur ce qui concerne les inventaires de carbone dans cette dernière et l’évaluation de son rôle dans son cycle, dans l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets ,il convient de souligner que l’importance, l’originalité biogéographique et écologique ainsi que la vulnérabilité de ces écosystèmes humides sont reconnues à l’échelle internationale et méritent qu’on leur accorde un intérêt particulier, ce qui a permis d’ériger en sites « Ramsar » les aulnaies du complexe des zones humides de la plaine de Guerbes-Senhadja.
Malheureusement avec les feux de forêt pas toujours accidentels, l'exploitation illégale du bois et L'expansion agricole sont les principales causes de déboisement de cette zone.
Effectivement, Beaucoup d’agriculteurs dans la région de GUERBEZ -SANHADJA pas toujours pauvres, participent aussi à la déforestation ; ils défrichent et brûlent la forêt pour ensemencer de petites parcelles de terres.
Indubitablement, depuis plus de 4 mois, nous sommes confrontés à un désastre écologique sous les yeux des services concernés sur les lieux ; À l’aide d’engins « tractopelles » les arbres rares « l’aulne » sont arrachées sur des centaines d’hectares pour laisser place à la pastèque.
Hélas, depuis des années cette magnifique zone est ravagée par une horde de mafia du sable qui utilise tout les moyens subterfuges pour piller ces richesses. Par ailleurs le surpâturage par les bovins, les ovins et les caprins ainsi que les facteurs anthropiques tel que les incendies, agrandissement des parcelles agricoles et arrosage des cultures par pompage aggrave la détérioration cette zone humide qui s’étend sur plus de 42000 hectares.
Autre part, les retombés de l’aide conséquente allouée par le PNUD pour l’élaboration d’un plan de gestion intégrée du site RAMSAR du complexe des zones humides (Le projet devrait contribuer au développement d’un plan de gestion intégré du bassin versant de la plaine humide de Guerbès) ne sont pas visibles sur le terrain.
Partant du principe que l’environnement, se sont les ressources naturelles abiotiques et biotiques telles que l'air, l'atmosphère, l'eau, le sol et le sous-sol, la faune et la flore y compris le patrimoine génétique, les interactions entre les dites ressources ainsi que les sites, les paysages et les monuments naturels. Et que la pollution, c’est Toute modification directe ou indirecte de l'environnement provoquée par tout acte qui provoque ou qui risque de provoquer une situation préjudiciable pour la santé, la sécurité, le bien-être de l'homme, la flore, la faune, l'air, l'atmosphère, les eaux, les sols et les biens collectifs et individuels.
Sur le plan juridique l’existence de la loi n° 2003-10 du 19 Joumada El Oula 1424 (19 juillet 2003) relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable :
Vu l'ordonnance n° 73-38 du 25 juillet 1973 portant ratification de la convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel faite à Paris le 23 novembre 1972;
Vu la loi n° 84-12 du 23 juin 1984, modifiée et complétée, portant régime général des forêts.
Vu le décret n° 82-437 du 11 décembre 1982 portant ratification du protocole de coopération entre les pays d'Afrique du nord en matière de lutte contre la désertification, signé au Caire le 5 février 1977;
Vu le décret n° 82-439 du 11 décembre 1982 portant adhésion de l'Algérie à la convention relative aux zones humides, d'importance internationale, particulièrement comme habitat de la sauvagine, signée à Ramzar (Iran) le 2 février 1971;
Vu le décret n° 82-440 du 11 décembre 1982 portant ratification de
La convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, signée à Alger le 15 septembre 1968;
Vu le décret présidentiel n° 95-163 du 7 Moharram 1416 correspondant au 6 juin 1995 portant ratification de la convention sur la diversité biologique signée à Rio de Janeiro le 5 juin 1992.
Il est important que le secteur forestier chez nous trouve des méthodes pour affronter, dans le cadre de politique forestière nationale, les défis et les opportunités que présentent l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets.
Les programmes forestiers nationaux ont été reconnus par le dialogue international sur les forêts comme étant le cadre servant à l’application des accords internationaux et comme la plateforme pour prendre en charge les problèmes liés à la gestion durable des forêts et du changement climatique.
A cet effet, nous sollicitons la conservation des forêts de SKIKDA pour qu’elle prenne ces responsabilités afin :
· D’arrêter la déforestation qui est indispensable pour stabiliser le climat,
· D'interdire la conversion des forêts en monocultures ou l'exploitation du bois,
· De protéger les eaux de l’arrosage avec pompes pour l’irrigation des terres,
· De protéger le sable des pailleurs,
· D’instruire les anciens bénéficiaires des sablières, la remise en état des sites exploités selon le cahier des charges,
· De Protéger la zone humide.
Par ailleurs le mouvement associatif de par sa responsabilité sociétale reste vigilant et s’implique pour sensibiliser, éduquer, dénoncer les actes passifs, actifs et ester les auteurs directs ou indirects de ces crimes contre la nature et par voie de conséquence contre la zone humide.
A cet effet nous vous prions monsieur de nous prêter main forte afin de mettre fin à ce péril.
Copie pour information :
· Monsieur le wali de Skikda
· Monsieur le chef de daïra de Benazzouz