Synthèse de la mission
C’est la première COP à avoir lieu depuis l’établissement de la « Plateforme de Durban pour une action renforcée » qui, au terme de la Conférence de Durban (CD-17; Nov/Déc. 2011), a fait sauter le verrou du Plan d’action de Bali en établissant un nouveau groupe de travail chargé d’élaborer le régime climatique post-2020, qui pourrait prendre la forme d’un protocole, d’un instrument juridique ou d’un résultat concerté ayant force de loi. Ce nouveau régime, qui inclura toutes les Parties, devra être achevé au plus tard en 2015 et entrer en vigueur en 2020.
Pour éviter un vide juridique entre la première période d’engagement au Protocole de Kyoto (qui va prendre fin le 31 Décembre 2012) et l’entrée en vigueur du régime climatique post-2020, les pays industrialisés – à l’exception du Canada(fuite anticipée du PK) , des États-Unis et du Japon et de la Russie(qui sont sorties du PK à Doha) – ont accepté de s’engager pour une seconde période d’engagement. Par conséquent, le succès des négociations de la Plateforme de Durban était intimement lié aux discussions qui ont lieu à Doha en vue de reconduire le Protocole de Kyoto après 2012.
Les principaux axes de la COP18 :
1) La réduction (mitigation) des émissions
2) L’adaptation (adaptation) aux changements climatiques
3) Le financement
4) Développement des technologies et leur transfert
5) La transparence et le renforcement des capacités
L’une des principales difficultés de cette nouvelle négociation résidait donc dans le fait de parvenir à un consensus sur la forme juridique de l’accord : protocole à caractère contraignant, accord à caractère volontaire… L’atteinte d’un accord à la hauteur des enjeux ne pourra se faire sans construire au préalable un cadre de confiance solide entre les pays.
Donc les négociations ne pouvaient avancer que l’option solidaire et équitable avec ces 4 approches (historique, optique, technique et en termes de moyens mis en œuvre) ne soit l’axe de rotation des ces négociations particulièrement pour la société civile présent au COP18.
Contribution de notre association lors de la COP18
Indépendamment de notre participation aux différentes plénières et workshops permettant le renforcement des capacités et la compréhension de la problématique du changement climatique, nous avons tissé des relations de partenariat et d’amitiés avec plusieurs ONG du monde entier qui partagent avec nous les mêmes préoccupations (protection de l’environnement, changement climatique, développement durable, promotion des énergies renouvelables, pauvreté, bonne gouvernance démocratie participative) tel que :
CAN (climate action network)GEF (global environment facility),ASCN(association royal protection environment Jordon),UKYCC(UK youth climate coalition),APN(arab protection of nature),le Club des Ami(e)s de la Nature Qatar, FFT(forest fruit trees),Qatar University ,RADDO(réseau associatif développement durable des oasis),AFED ,IETA ,CMS environment ,SOLESA ,AJD(action jeunesse pour le développement), ICMM,IETA(international emission trading association),INTO,GHG(management institut) , Qatar Fondation…etc.
Aussi il est important de signaler nos contacts fructueux avec UNDP (AHD) Beirut Lebanon.
Les pays arabes entre mythes et réalité
Comme on le sait tous, c’est pour la première fois dans l’histoire des négociations CCNUCC, une COP s’est tenue dans un pays du moyen –orient. Le Qatar, qui appartient à cette riche région du golf persique, a hébergé la 18éme conférence des parties.
Ainsi le mouvement des ONG Arabes et particulièrement celui du Qatar étaient sous les feux des projecteurs, stimulés par cette particularité, interpellaient leurs dirigeants : « pays arabes, soyons leader sur les négociations climatiques », le Moyen-Orient et le Maghreb du Nord subissent les conséquences du changement climatique. Ils n’ont pourtant jusqu’à présent pas engagés de changement majeur de notre politique énergétique.
« Le printemps arabe » a mis relativement en place des conditions favorables, d’un pays à un autre sur le plan social mais surtout sur l’implication de la jeunesse dans les affaires publiques, il a également fait émerger un « printemps climatique » ; d’ailleurs beaucoup de jeunes activistes n’hésitent plus à interpeller leurs gouvernements à agir sur le plan de mitigation et de l’adaptation afin de réduire l’impact des changements climatiques.
En étroite collaboration, plusieurs ONG ont organisé des événements et des activités en marge de la COP18 afin d’influencer les positions nationales et internationales et faire pression sur les parties pour rehausser l’ambition de cette COP.
On pense que nous avons fait de notre mieux pour que nos pays (surtout ceux qui émettent des quantités importantes de CO2) prennent des engagements chiffrés de réduction, s’engagent sur la période pré-2020 et contribuent à construire un accord international juridiquement contraignant afin d’assurer au monde un futur climatique soutenable.
Principaux « events » de participation de bariq21
Arab Group for the Protection of Nature (APN): Title: Climate change and human rights: dealing with crisis and conflict
Bahrain Women Association for Human Development: Title: Gender and climate change in the Arab region
League of Arab States:Title: Climate Change Vulnerability and Impact Assessment: Initiatives for Adaptation in the Arab Region
Arab Youth Climate Movement (AYCM):Title: 100 Million Arab Youth: Climate challenges and Solutions
Qatar National Food Security Program (QNFSP), United Nations Development Program (UNDP):Title: Understanding Water and Food Security Challenges in the Arab Region
IUCN - International Union for Conservation of Nature:Title: Climate change and coastal and marine areas in the Arab region
Fond vert pour le climat
Le secrétariat du Fonds Vert siègerait à Songdo, en Corée du Sud
100 milliards de dollars annuellement à partir de 2020
Position de l’Algérie
L’Algérie qui présidait le groupe G77+la Chine a fait des propositions pertinentes à la hauteur des ambitions des populations, telle que celle concernant la réduction efficace de l’utilisation de l’air chaud en 2ème période du protocole de Kyoto, met fin aux transactions de permis d’émission, et surtout annule définitivement l’excédent à la fin de la deuxième période de Kyoto. Elle, a souligné trois principaux piliers d'un résultat de Doha : une seconde période d'engagement ambitieuse, qui permettrait un niveau plus élevé des ambitions de toutes les parties de l'Annexe I ; le financement de l'AWG-LCA et un traitement équilibré de tous les éléments dans le cadre de l'ADP, sans oublier le financement du changement climatique en Palestine.
Conclusion bariq21
On ne fait pas de la promotion du pessimisme mais la réalité est bonne à dire par devoir à la société civile, particulièrement aux générations futures ; Effectivement après Copenhague, puis Cancun et Durban et maintenant Doha : les conférences sur le changement climatique se suivent… sans que les promesses internationales en matière de réduction des émissions de CO2 ne s’améliorent vraiment. Pourtant, à chaque fois, les hypothèses les plus pessimistes des scientifiques sur la recrudescence de la température moyenne de la planète se confirment. Les signaux sont tous au rouge. La banquise a atteint son plus bas niveau jamais enregistré en septembre. Les évènements climatiques extrêmes se multiplient (tornades et vents violant). La montée du niveau de la mer est toujours plus rapide. Les réfugiés climatiques se comptent déjà par dizaines de millions.Davantage de sécheresse estivale, accentuation des fortes chaleurs dans les agglomérations et des villes, des inondations avec aggravation du risque de crue ,fragilisation des pentes et l’augmentation des mouvement de terrain, la dégradation de la qualité de l’eau ,des sols et de l’air, la modification des milieux naturels, de la composition des espèces et des paysages, avec propagation d’organismes nuisibles, de maladies et d’espèces exotiques.
Ils n’ont pourtant jusqu’à présent pas engagés de changement majeur de la politique énergétique et environnementale, et n’ont pas manifestés amplement l’intention de s’impliquer réellement et concrètement dans les négociations internationales.
D’ailleurs, la Banque mondiale s’alarmait en novembre dernier d’un risque de hausse de la température mondiale de + 4°C d’ici 2060, soit près du double du plafond de + 2° C retenu par la communauté internationale pour limiter tout risque d’emballement climatique et d’effets non maîtrisables. On se disait que la conférence de Doha pouvait permettre de sortir enfin du brouillard de la politique climatique… mais en vain !
Cependant, on dirait même que les conclusions de 15 jours de tractations sont particulièrement loin des espérances de la société civile qui n’a épargné aucun effort pour faire aboutir des résultats chiffrés et concrets. La prolongation des accords de Kyoto jusqu'en 2020, actée en fin de sommet pour ne pas sortir à vide de cette conférence, ne concerne plus que 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ! Au final donc, une coquille vide, sans réelles contraintes, ni précisions chiffrées. Et aucun autre objectif contraignant envisagé pour les principaux pays émetteurs. Quant aux moyens de financer l’aide des Pays en voie de développement et aux pays pauvres ainsi qu’aux iles menacées de disparition en faveur de la lutte (mitigation) et de l’adaptation au changement climatique, elle demeure dans le flou. La finance du Nord avant tout !
Pour être objectif et par devoir de vérité toujours envers la société civile, la Conférence de Doha a relevé plusieurs défis de taille, à savoir:
La reconduction du Protocole de Kyoto pour une 2e période d’engagement (Trop d'années de durs labeurs auraient été perdu s’ils n’avaient pas renouvelé Kyoto),en vue de son entrée en vigueur immédiate (le 1er janvier 2013)
Place de la femme dans les négociations du climat : Rare « accomplissement historique » à Doha : un accord sur un objectif d'équilibre entre hommes et femmes dans les instances de négociations sur le climat.
L’opérationnalisation des mesures convenues sur l’action concertée à long terme et la détermination où se poursuivront les discussions sur les éléments en suspens du « Plan d’action de Bali » ;
La détermination du comment seront utilisés les fonds destinés aux pays en développement ;
Le lancement des négociations de la « Plateforme de Durban » sur des bases solides.
L’expression «perte et dommages causés par le changement climatique» a été inscrite dans un document juridique international
L'UE, l'Australie, la Norvège, la république Dominicaine et une poignée d'autres pays développés ont accepté de prendre de nouvelles cibles de réduction du carbone en vertu du traité
L’intention du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de convoquer un sommet des dirigeants mondiaux sur le changement climatique en 2014 peut donner un nouvel élan politique à ce travail.
A Doha,la structure même des négociations a changé. Avant, il y avait différents groupes de travail fondés sur la distinction nette entre les pays développés et en développement. Maintenant, il y a un forum de négociation qui est la plate-forme de Durban, pour tous les pays.
Résolution du problème de longue date de «l'air chaud» - excédent de crédits de carbone inutilisés de la première période de Kyoto.
Mise place des nouvelles règles d'empêcher la création d'air chaud supplémentaire.
Les 7 milliards € de l’UE dans des fonds climatiques pour 2013 et 2014.
La mise en place du plan de travail pour la fatidique date de 2015 à Paris.
La Conférence de Doha était également l’occasion, pour les États parties, de reconnaître les actions déjà entreprises par les gouvernements, le secteur privé et la société civile, et les encourager à faire davantage.
En toute état de cause et pour clôturer cette synthèse, on dirait par honnêteté intellectuelle et par devoir de vérité , que les pays classés comme développés en 1997 doivent continuer à supporter l'essentiel du fardeau des réductions d'émissions, fournir des fonds aux pays pauvres pour les aider à réduire leurs émissions(mitigation) ,à faire face avec le changement climatique (adaptation) avec un transfert de technologie et un renforcement des capacités par un financement transparent.
Aussi, on est persuadé que sans équité et ambition, il n’y aura pas d’accord en 2015 surtout que si la volonté politique ne sera pas au rendez-vous parmi les pollueurs majeurs, le vent tourne inéluctablement mais « métaphoriquement et météorologiquement » si j’ose écrire. Et pour passer de l’ère du charbon, du pétrole et du gaz vers un système qui protège le climat, facilite l’accès aux énergies propres et par voie de conséquence assurer une vie digne aux les générations futures, il est indispensable de bâtir ensemble une passerelle basée sur la solidarité, le transfère technologique, le renforcement des capacités et le partage.
Alors pour être à la hauteur des espérances des générations futures, on ne dirait pas « wait and see » mais plutôt « act today for a better tomorrow »